Vincent

Vincent

La Fête du Slip a changé ma vie.

Avant, j’étais un gars triste, qui sortais des blagues de merde, perclus dans mes difficultés et mes appréhensions. Avant, j’étais un con. La fête du Slip a fait de moi un connard. Et c’est mieux.

Ces propos vous choquent ? Vous déstabilisent ? Peut-être ; vous êtes alors dans de bonnes dispositions pour écouter la suite. Tout d’abord, laissez-moi me présenter. BAC+5, bon diplôme, statut social... je pense qu’on peut dire, techniquement, que je suis loin d’être bête. Donc, passez pour le côté « idiot du village » affublé au titre de con. Ce n’est pas moi. Mais la société, l’éducation, standardisent et inhibent. Cela est bien : une bonne société doit apprendre aux gens à se contraindre, afin de bâtir un vivre ensemble.

Mais faut pas pousser.
Il existe fondamentalement deux types de comportement : le comportement nuisible, et le comportement non nuisible. Exemple : effectuer des actes sexuels devant des mineurs, c’est nuisible. Contre-exemple : se balader en ville avec un T-shirt fuschia et des lunettes vertes fluo, en tong et en automne, ce n’est pas nuisible, mais juste ridicule. Sauf si, mais cela sort du cadre de l’exposé, la personne en question est trop frileuse du pied (car le rhume, c’est mal).

Partant de ce simple constat, tout ce qui n’est pas proscrit peut, dans une certaine mesure, être prescrit. Et si on vous dit que ce n’est pas la fête du slip, et bien, ce n’est qu’une question de date. Deux fois par an, c’est la Fête du Slip. Et que fait-on, durant la Fête du Slip ? Tout ce qui n’est pas interdit, tout ce qui n’est pas de bon goût, selon une norme commune, qui permet de pratiquer cette activité ensemble.

Observez les activités ayant lieu lors de la Fête du Slip : jeux, fête, honte, gras, sans oublier le Festival International des Films de Merde de l’Ordre des Connards. Ce n’est pas de bon goût. Et alors ? Le but fondamental d’une fête est, ne l’oublions pas, de s’amuser. Et si ce n’est pas de bon goût, le seul dégât collatéral que j’aie jamais recensé est la nécessité de jeter les chips non consommées en fin de visionnage de film. Négligeable.

« La Fête du Slip ? C’est ça ou la dépression. »

Tout est dit. La fête du Slip est une activité libératrice. Faire la fête sans restriction, sans peur d’avoir honte de se balader de pied en cape, ou en bite, dans les rues d’une ville, renferme un côté libérateur. Le regard des autres pèse parfois, voire souvent, dans la vie personnelle ou professionnelle. C’est une expérience cathartique que de dépasser la peur de la honte. Et, sur notre passage, les gens sourient, rient. Certains rient de nous, et non pas à cause de nous peut-être, et alors ? Mais ils rient. Et ce qu’ils pensent, et bien, on s’en fout, vu que nous sommes des connards.

Ce qui nous amène à l’archétype du connard. Le connard, ce n’est pas l’enflure, bien que cela ne soit pas incompatible, mais l’homme (ou la femme) qui agit au mépris de règles arbitraires et infondées. On veut mettre du fromage à raclette dans une sauce au foie-gras, et ça vous indigne ? Rien à foutre ! On est des connards : on la met.
Note au Benêt : cet exemple ne relève pas de la fiction.

En passant, je préfère appeler « connarde » une femme qui est un connard, le mot connasse étant porteur d’un préjugé particulier. et je m’en voudrais qu’une connarde se sente traitée de coureuse.

Finalement, le processus entier de la Fête du Slip permet d’acquérir plus de confiance en soi, de recul sur les préjugés de toute sorte ; il fait (ré)expérimenter le bonheur de vivre ensemble ; et il mine sérieusement la dramatisation de toute situation et la surenchère mégalomaniaque qu’engendrerait la prise au sérieux trop grande d’une activité associative, professionnelle, ou arithmétique. Et donc, au final, fait de l’homme un connard, qui en sera par là un meilleur citoyen.

C’est d’expérience que je vous parle. La Fête du Slip a profondément amélioré mon existence, et je souhaite la pratiquer sous un rythme bianuel dans la mesure de mes capacités physiques, et financières.

Vive le Slip !

Vincent,
Slip d’Or automne 2009,
détenteur d’une série de deux Slip de la Honte (automne 2009 - été 2010) et d’un Slip du Gras (été 2010),
cul bordé de nouilles patenté et aspirant connard
 

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